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Lundi 2 septembre, quand Alexis Hanquinquant s’est élancé du pont Alexandre-III, cela faisait très exactement 1 843 jours, autrement dit cinq ans et deux semaines, que personne n’avait plus franchi la ligne d’arrivée avant lui. Et encore, la dernière défaite du triathlète normand remontait à… un duathlon. Ce 17 août 2019, en marge du para triathlon servant de répétition générale avant les Jeux de Tokyo, l’épreuve de natation avait dû être annulée. La coupable ? La fameuse bactérie E. coli, celle qui, cet été, a failli compromettre les épreuves olympiques dans la Seine. Cela n’empêcha pas Alexis Hanquinquant d’aller chercher l’or dans la baie tokyoïte à la fin du mois d’août 2021.
A Paris, il entendait bien pouvoir nager. En mars, le porte-drapeau l’avait fait savoir à Emmanuel Macron, qui avait invité à dîner sous les dorures de l’Elysée une poignée d’athlètes. « J’ai dit : “Attention, un duathlon, ça n’a jamais eu lieu dans l’histoire des Jeux.” Je nage entre 30 et 35 km par semaine, ce n’est pas pour qu’on me dise : “Finalement aux Jeux, ça ne sert à rien” », racontait le sportif de 38 ans, sur les quais de la Seine à Rouen, à la mi-juillet.
Comme dans les autres para sports, en para triathlon, les athlètes sont classés selon des catégories de handicap. Alexis Hanquinquant évolue chez les PTS4 (catégorie debout, handicap modéré). En cas de duathlon, un athlète dont la natation est le point faible mais la course à pied le point fort, estt ainsi catapulté d’outsider à favori pour une médaille d’or. « Cela remettrait même en cause les médailles », se hérissait, avant les épreuves paralympiques à Paris, l’ancien maçon qui a vu sa jambe droite broyée sur un chantier en 2010 et a été amputé trois ans plus tard.
Eole et Helios se sont montrés magnanimes. Au départ du pont Alexandre-III, lundi 2 septembre, l’épreuve comprenait 750 m de natation, puis 20 km de vélo et 5 km de course à pied pour finir. Le sextuple champion du monde et champion d’Europe (2017, 2018, 2019, 2021, 2022, 2023) avait anticipé que tous les regards seraient focalisés sur lui : « Je ne veux pas être arrogant, j’ai beaucoup de respect pour mes adversaires, mais je fais vraiment tout pour être le numéro un et je veux cette médaille d’or. J’espère de tout cœur ne pas avoir d’autre métal autour du cou ou pas de médaille du tout », s’obstinait l’ancien champion de France de boxe full-contact.
C’est sur la partie à vélo qu’il avait le plus à perdre, où les chutes et les incidents mécaniques peuvent anéantir tout rêve de podium. « Mais, sur le papier, j’ai prouvé en 2024 que j’étais encore là. J’ai un matelas de deux minutes à peu près sur mes adversaires directs, deux minutes sur une course d’une heure, c’est un petit écart confortable, mais il ne faut pas s’endormir. Et je n’ai pas envie de m’endormir en fait. »
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